Pendant le confinement, l’association Ex-libris a poursuivi ses activités à distance
autour d’une thématique : les contes et les légendes du pays Catalan.
A l’occasion de la 8e fête de l’Estampe, le résultat de ce travail sera donc visible sur notre site et sur le site de Manifestampe. Seul le format 13 x 13 cm a été imposé, la technique était libre en fonction des moyens disponibles.
Monotype, linogravure… chaque participant a trouvé la sienne pour un résultat inspiré. Suivez l’évolution des épreuves sur notre blog de travail https://contesetlegendescatalanes.blogspot.com

Le Babau :

Sylvie Caron
Créature monstrueuse qui a hanté mon enfance, comme celle de nombreux petits catalans. D’où venait-il ? Qui était-il ? Nul ne le sait … Toujours est-il qu’il était bien tapi là, dans le placard sombre, sous l’escalier descendant à la cave de la maison. Guettant les jeunes proies désobéissantes …

Annie Gévaudan

Jean-Jacques Débonnaire
Effrayés par un monstre sanguinaire surgit des berges de l’Agly qui s’introduisit plusieurs soir de suite par une brèche du mur d’enceinte de la cité et dévora de jeunes enfants, les habitants appelèrent à l’aide le seigneur de Fraisse présent dans la cité. Le Seigneur, le soir venu, alors que le Babaou s’engouffrait à nouveau dans la ville, le blessa avec son arbalète. L’animal prit la fuite et s’échoua près d’Ortolanes où il mourut. Les habitants soulagés prélevèrent une côte de la sinistre bête en guise de relique. Cette côte est toujours visible à l’office de tourisme de Rivesaltes

Les Simiots :

Vanda

Sylvie Caron
Dieux sylvains à l’origine, diabolisés par les premiers chrétiens, deviennent au XVIIe siècle des monstres responsables des malheurs du Vallespir et plus précisément d’Arles-sur-Tech. Animaux fantastiques entre le chat et le singe, griffus et dentus, ils ravagent les champs, les troupeaux et transmettent des maladies. La nuit, ils entrent dans les maisons, persécutent les enfants et les dévorent.

Dominique Blitran
Une chronique du XVIIe siècle raconte que le Vallespir connut une période terrible, des orages de grêle ravageaient les cultures et la région était infestée d’animaux malfaisants, les Simiots, à mi-chemin entre le chat et le singe, griffus et dentus, ils ravageaient les champs, les troupeaux et transmettaient des maladies. La nuit, ils entraient dans les maisons et persécutaient les enfants, les dévoraient parfois… le fléau ne fut conjuré que par l’arrivée à Arles-sur-Tech des reliques d’Abdon et Sennen…

Annie Gévaudan

Les fées d’Enveigt :

pointe sèche, gouge, fibre composite
Yves Dudilleu
Il était une fois au village d’Enveitg un beau gars qui allait chaque matin conduire à la montagne ses nombreux bestiaux : Pastor était son nom. Jamais l’amour n’avait tourmenté son cœur. Il cheminait un jour par un sentier désert, porteur d’un sac de mil destiné à son troupeau, lorsque, s’étant arrêté pour reprendre haleine au milieu des bruyères, il aperçut trois jeunes filles d’une rare beauté qui fredonnaient des chansons catalanes. Pastor ne les connaissait pas, mais, déjà charmé, il demanda et obtint la permission de leur tenir compagnie : l’une d’elles aux cheveux blonds presque dorés qui tombaient sur ses épaules, lui plut tout particulièrement.
A ses côtés il marcha longtemps comme dans un rêve.

Johanna Léon
Un jouvenceau, menant ses bêtes au pacage, rencontra 3 belles filles dont la blonde dont il tomba amoureux et voulut l’épouser. Mais la belle posa ses conditions sous forme d’énigme. Le garçon, sur les conseils d’une ancienne, dénoua l’énigme et la belle consentit à l’épouser mais d’autres épreuves l’attendaient. Ces 3 filles étaient des fées.

Le burro de Pia

Mireille Mireio Fabre
… une histoire un peu embarrassante et pourtant c’est ainsi que l’âne deviendra le symbole de Pia et du pays catalan…

Johanna Léon
L’âne d’un Pianenc était amoureux d’un pissenlit qui le toisait de toute sa hauteur au sommet du clocher de l’Eglise. Le Pianenc décida de faire monter son âne au sommet du clocher pour l’aider à satisfaire son appétit. Il l’attacha à une corde qu’il passa dans une poulie et tira pour hisser l’âne qui se mit à hurler, mais le Pianenc croyait qu’il exprimait son plaisir aussi l’âne mourut étranglé. Tout le village pleura la mort de l’âne qui devint le symbole de Pia puis de toute la Catalogne.

Le chêne de Ria :

Monique Dezes
Le printemps arriva
Sous les chênes verts de Ria, Avec la mort il dansa,
Le tourbillon l’emporta.

Yves Dudilleu
Cachées dans les yeuses
En vain les paysans, armés jusqu’aux dents, couraient à leur poursuite et tournaient dans la campagne. La bande joyeuse des Encantades se dirigea vers le groupe de chênes verts dont la double rangée, partant des gorges, courait le long de la grand’route. Et au commandement de l’une d’elles : “Pet sus fulla, Aybre en amont” (“pied sur feuille, en haut de l’arbre”), elles disparaissaient dans les branches touffues. On entendait alors un bruissement de feuilles qui s’entrechoquent et de branches qui gémissent, comme si un vol d’oiseaux s’était abattu sur ces arbres. Puis la nature rentrait dans le silence jusqu’au moment où arrivaient les paysans.

Annie Gévaudan
Les
Encantades, sorcières malfaisantes dotées d’un pouvoir surnaturel qu’elles
tenaient de l’enfer, répandaient les pires maux dans la contrée, inspirant aux
gens du pays une profonde terreur. C’est à la faveur de l’obscurité qu’elles accomplissaient
leurs maléfices…
En vain les paysans, armés jusqu’aux dents,
couraient à leur poursuite. La bande joyeuse des Encantades, sous la conduite
des trois sœurs Analgès, les plus audacieuses et les plus ridées, se
dirigeaient vers un groupe de chênes verts pour disparaitre dans leurs branches
touffues…

Johanna Léon
“Pied
sur feuille et en haut de l’arbre”.
Les sorcières avaient l’habitude de se cacher dans
les chênes à ce cri de ralliement.
Le petit chêne, désapprouvant leurs méfaits, refusa
de continuer à les accueillir. Elles changèrent de lieu mais récompensèrent les
autres chênes par des cadeaux qui s’avérèrent être des cadeaux empoisonnés car
ils furent saccagés et disparurent à l’exception du petit chêne qui n’avait
rien reçu et qui est toujours là.
Or, en descendant de la montagne, Simplet, le petit nain de Blanche-Neige, a
perdu son chemin.. Il s’est égaré et s’est trompé d’histoire.

La barque enchantée :

Annie Gévaudan
La barque traversant Et l’espace, et le temps, Glisse sur la mer sombre. Sept bruixas sont dedans : Qui sont-elles vraiment ? Sorcières ?…Ou Initiées ? Méritent-elles alors Méfiance et rejet ?…

Mireille Mireio Fabre
Et la barque…vogua loin, bien loin, et atterrit dans un pays que Vicens ne connaissait pas…

Johanna Léon
Entre mer et
ciel, la barque surfe sur les lignes atemporelles du rêve.
Cette légende a plusieurs
versions. Aux douze coups de minuit un groupe de sorcières montent dans
une barque qui glisse sur le sable et disparaît en un clin d’œil,
vogue vers le lointain et atterrit dans un lieu inconnu.

Peau d’âne :

Yves Dudilleu
II était un peuple où l’on voyait partout des sorcières laides et vieilles qui avaient plus de pouvoirs que le diable…
Vers minuit, elles allumèrent un grand feu, y disposèrent une colossale chaudière, et tout en murmurant des paroles incompréhensibles, elles y jetaient, chacune à leur tour, les herbes qu’elles apportaient…elles y jetèrent même un bras d’enfant.

Annie Gévaudan
Un pauvre jouvenceau, voulant percer
leurs mystères, épia des sorcières et se retrouva entraîné dans une folle
aventure où, transformé en baudet, il les poursuivit alors qu’elles-mêmes
s’étaient muées en gros oiseaux noirs.
Finalement, épuisé, il les retrouva au pied du château hanté qui était leur
domaine, et dut subir une bastonnade de leur part pour retrouver son apparence
première.

Le château de Périllos :

Johanna Léon
Selon Ramon de Périllos « il existe un lieu secret qui permet d’accéder à l’autre monde ».

Guillem de Cabestany :

Johanna Léon
Il terrassa d’un coup d’épée le dragon qui gardait l’entrée de la grotte habitée par des sorcières qui terrorisaient la région.

Les prouesses de Saint-Guillem :

Annie Gévaudan

Johanna Léon
Quelle plus belle preuve d’amour que d’offrir sa tête et son cœur à l’être aimé ?
Noble chevalier et troubadour, il s’éprit de sa Dame, épouse du Seigneur Raymond.
Celui-ci, fort jaloux, découvrit
leur idylle. Pour se venger, il tua Guilhem, lui coupa la tête, lui arracha le
cœur qu’il fit cuisiner et l’offrit à manger à son épouse à qui il révéla
finalement son crime.
Folle de douleur elle se jeta par la
fenêtre et mourut. Le roi d’Aragon averti de l’affaire fit emprisonner le sieur
Raymond qui mourut en prison. Il fit ensevelir les amants malheureux dans un
tombeau devant la cathédrale de Perpignan.Bien entendu, historiquement tout est faux mais
c’est la porte ouverte à toute interprétation.

L’étang de Nohèdes :

Annie Gévaudan
L’étang de Nohèdes inspira jadis une profonde terreur aux
gens du pays.
Cet étang, noir et lugubre comme le Styx, creusé au milieu de montagnes
abruptes et de pins géants, engendrait de terribles tempêtes quand un
projectile troublait dans sa chute la surface de ses eaux.
Des nuages noirs s’amoncelaient alors sur l’étang, comme créés subitement par les montagnes, tandis qu’un écho lointain, grossissant de plus en plus, pareil au tonnerre, se répercutait de montagne en montagne…

Mireille Mireio Fabre
…Le chevalier, heureux d’avoir atteint son but, brillait de revenir auprès du comte de Cerdagne, pour déposer à ses pieds les trésors du seigneur de Paracols. Mais il comptait sans l’orage qui éclata soudain. Les éclairs sillonnèrent l’atmosphère, un craquement formidable déchira les airs, se répercutant de rocher en rocher. Les eaux du lac se soulevèrent et engloutirent le radeau.
C’est ainsi que furent punis les sujets du comte de Cerdagne pour avoir provoqué le courroux des fées de l’Etang noir…

Hercule et la légende d’Argelès :

Aurélie Lafourcade
Elle
était jeune, elle était belle et ne sentait pas encore la sable chaud. Nymphe
de son état, elle répondait au doux nom d’Argelès. Quelque 18 siècles av. JC,
la jeune femme accompagnait dans ses pérégrinations, un jeune costaud de son
temps, un certain … Hercule. La longue quête du fils d’Alcmène et de Zeus le
mena dans le département. Il y vient, marchant le long de la côte, Argelès à
ses côtés. Un soir, le couple parvint au pied des Albères. Les jeunes gens
s’étendirent pour passer la nuit sur le sable. Au matin, la belle nymphe
s’éveilla, seule. Hercule était parti aux aurores vers les montagnes pour
remplir la mission qui lui était confiée, abandonnant sa favorite : elle
l’aurait retardé dans sa course.
Argelès, abandonnée, perdue, erra des jours entiers
sans boire ni manger avant d’être recueillie par des pêcheurs. L’hospitalité
locale ne date pas d’hier, faut croire. Et c’est ainsi que fut fondé un village
qui prit le nom de la nymphe Argelès. Il offrait de belles plages et sentait
bon le sable chaud.

Grisette de Collioure :

Mireille Mireio Fabre
… Son attention fut bientôt attirée par une étrange conversation que tenait Grisette sur son compte. La nuit de ma noce, disait-elle, je veux transformer mon mari en poisson et l’obliger à nager sur tout le littoral…